Comprendre l’économie – Partie 2 : Qu’est-ce que l’inégalité de richesse?
- Frédérik Lacharité
- 1 sept.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 1 sept.

Dans cette deuxième capsule du cours de Gary’s Economics, on entre dans le cœur du sujet : l’inégalité de richesse, ses causes profondes et ses conséquences économiques. C’est une pièce maîtresse pour comprendre pourquoi notre monde économique est structuré comme il l’est aujourd’hui — et pourquoi tant de gens ont l’impression de travailler plus pour en avoir moins.
Rappel : Qu’est-ce que la richesse?
Avant de parler d’inégalité, il faut rappeler que la richesse ne se résume pas au revenu ou à un emploi. La richesse, c’est l’ensemble des actifs physiques : propriétés résidentielles et commerciales, terres agricoles, infrastructures énergétiques, ressources naturelles, et même les dettes (vu comme créances détenues par d’autres). En somme, c’est qui possède quoi dans une société.
Deux mondes : société égalitaire vs société inégalitaire
Gary propose une comparaison entre deux types d’économies :
Dans une société égalitaire, la richesse est bien répartie. Tout le monde possède une part de la maison qu’il habite, un portefeuille d’actions, un peu de terres, une portion de l’énergie produite… Bref, chacun détient une part du système économique. Cette situation procure de la sécurité financière, du revenu passif et la liberté de vivre, travailler ou se réorienter selon ses aspirations.
Dans une société inégalitaire, une minorité détient pratiquement toute la richesse. Les autres n’ont ni actifs, ni filet de sécurité. Ils doivent louer, emprunter, et travailler sans relâche pour survivre, pendant qu’une petite élite engrange les revenus passifs générés par les actifs qu’elle possède.
Pourquoi c’est un problème?
L’inégalité de richesse crée une série de déséquilibres qui minent l’économie dans son ensemble :
1. Salaires bas
Quand peu de gens possèdent des actifs et que la majorité dépend du travail pour vivre, il y a une pression à la baisse sur les salaires. Beaucoup veulent travailler, mais les détenteurs de capitaux ont peu de besoins en main-d’œuvre. Résultat : les revenus stagnent ou diminuent.
2. Prix des actifs en hausse
Pendant ce temps, les riches n’ont pas besoin de dépenser leur revenu. Ils épargnent et cherchent à acheter encore plus d’actifs. Cela fait monter les prix des maisons, des terres, des actions — ce qui éloigne davantage les classes moyennes de l’accès à la propriété.
3. Faible mobilité sociale
Même avec un bon emploi, acheter une maison ou sécuriser sa retraite devient presque impossible. L’idée que le travail acharné permet de “s’élever” devient un mythe.
4. Concentration industrielle
Les entreprises cessent de produire pour la classe moyenne (qui disparaît). Elles se tournent vers des produits de luxe pour les riches et des biens essentiels à bas coût pour les pauvres. Résultat : moins de diversité économique, moins d’innovation.
5. Concentration géographique
Les travailleurs doivent migrer vers les régions où se trouvent les riches (les seuls consommateurs restants). Cela engendre des villes surpeuplées, des loyers exorbitants et l’abandon économique de régions entières.
6. Spirale d’inégalités
Plus les riches reçoivent de transferts (loyers, intérêts, profits), plus ils peuvent acheter d’actifs. Ce qui augmente encore la valeur de ces actifs et aggrave l’inégalité. C’est une boucle auto-renforçante.
Une réalité mondiale
Gary observe que cette dynamique ne se limite pas au Royaume-Uni. On la retrouve dans la Rust Belt aux États-Unis, dans les zones rurales de l’Inde et de la Chine, dans le sud de l’Europe, et potentiellement aussi dans certaines régions du Québec. L’enjeu est global.
Conclusion
Cette deuxième vidéo du cours de Gary’s Economics démontre que l’inégalité de richesse n’est pas seulement une question de justice sociale — c’est une question de stabilité économique. Elle affecte les salaires, l’accès à la propriété, les opportunités d’affaires, l’organisation des villes et la capacité des sociétés à se renouveler.
C’est une analyse percutante, lucide, et nécessaire.
Pour aller plus loin
👉 Lire la Partie 4 – L’inégalité est le moteur de tout